Gouvernance mondiale de la biodiversité
Son nom est un peu barbare...et signifie Intergovernmental Platform on Biodiversity & Ecosystem Services. Quelques mois après le rendez-vous de Nagoya, l'Assemblée générale des Nations unies avait adopté le 20 décembre 2010 une résolution qui ouvrait la voie à la création d'un nouvel élément de la gouvernance mondiale d'un des enjeux majeurs du XXIe siècle : la biodiversité.
L'IPBES a été créé le 21 avril 2012, après sept ans de négociations. La France a soutenu cette initiative mais n'a pas obtenu le vote sur un secrétariat basé en France. Au quatrième tour, ce sera finalement Bonn avec 47 voix contre 43 pour la Corée.
L'enjeu du climat avait amené à créer un groupement intergouvernemental d'experts, le GIEC. La biodiversité, autre enjeu majeur du siècle, a donc sa plateforme scientifique inernationale ou plus exactement une organisation chargée de l''interface scientifiques-politiques. Elle devrait collecter des informations, les analyser et publier des rapports périodiques sur l'état de la biodiversité et des services rendus par les écosystèmes, dont les conséquences sont à la fois locales et mondiales, individuelles et collectives, environnementales, économiques et sociales.
1er rapport en 2019 : l’évaluation la plus exhaustive de ce type montre 1.000.000 espèces menacées d'extinction !
En mai 2019, l'IPBES a rendu son 1er rapport constitue la première évaluation mondiale de la biodiversité depuis 15 ans. Durant trois ans, 150 experts issus de 50 pays ont analysé près de 15 000 références scientifiques et sources gouvernementales pour évaluer les changements au cours des cinquante dernières années et leurs conséquences.
Pour la première fois, ce rapport classe les cinq causes majeures affectant la biodiversité (la fragmentation et la disparition des habitats, l'exploitation directe de certaines espèces, le changement climatique, la pollution et les espèces exotiques envahissantes) et identifie les facteurs qui les soutiennent (l’augmentation de la démographie, les choix économiques, politiques et technologiques, les conflits, les épidémies, etc.
En montrant comment les choix de développement impactent directement la nature et comment le déclin de la biodiversité affecte les populations humaines, le rapport de l’IPBES apporte un éclairage pragmatique pour les décideurs. Plusieurs scénarios pour les décennies à venir sont proposés ainsi que des exemples concrets d’actions en faveur du développement durable dans des secteurs tels que l'agriculture, l’urbanisation, les écosystèmes, l'énergie, les finances, etc.
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