2e espace maritime mondial

Les océans au XXIème siècle

La France méconnaît son identité marine. Mais la maritimisation du monde est en marche... aussi il est d'autant plus urgent que la France, avec le 2e espace mondial maritime, se regarde comme une nation pleinement maritime. Les océans recouvrent71 % de la surface de la terre. Ils détiennent les enjeux déterminants du XXIème siècle. Leur gouvernance reste à organiser. La section de l'environnement au CESE a rendu un rapport et un avis en juillet 2013 sur leur gestion durable et leur nouvelle gouvernance.
ocean©regis fialaire

Les Français les nomment au pluriel, les Anglo-saxons au singulier. En réalité, ils sont cinq et un seul à la fois car tous communiquent. Une partie des
richesses marines sont déjà exploitées, et pourtant, elles demeurent peu ou mal connues. 5% ] seulement des océans ont été explorés de manière systématique. 750 000 espèces marines resteraient à découvrir. Les activités économiques en mer se développent, certaines offrent des perspectives nouvelles comme les énergies marines renouvelables ou les biotechnologies. Pour toutes se pose la question de leurs impacts. Or le cadre de la gouvernance des océans est complexe et inachevé, en particulier en haute mer, où aucun texte ne protège la biodiversité de manière spécifique.

Rapport du CESE

La section de l'environnement au CESE s'emploie dans son rapport à illustrer les connaissances acquises, mais aussi toutes celles qui font défaut, qui émergent et le CESE expose les tendances actuelles pour toutes les activités maritimes, en plein développement.

Avis du CESE

La section de l'environnement au CESE formule dans son avis, dont la rapporteure est Catherine Chabaud, des recommandations pour promouvoir une nouvelle gouvernance et un nouveau cadre des activités humaines, garant d?une exploitation durable des océans, à partir du fil rouge d'une approche écosystémique, concertée et collaborative : poursuivre et renforcer l'effort de recherche, développer l'effort d'éducation, de sensibilisation et de formation, promouvoir pour toutes les activités une approche écosystémique et concertée du milieu marin, promouvoir de nouveaux métiers et faciliter l'évolution des métiers existants, agir sur les conséquences océaniques du réchauffement climatique, réduire les impacts des pollutions telluriques, renforcer la gouvernance nationale de la mer, et la gouvernance européenne et internationale de la mer.

A suivre au CESE
Voir la séance plénière du 9 juillet au CESE 

Voir aussi : 
Signer l'appel pour la haute mer

Chiffres clé ]

71 % de la surface de la Terre

98 % des ressources hydriques

Plus de 2.6 milliards de personnes dépendent des protéines issues des océans 

Plus de 2.8 milliards de personnes vivent à moins de 100 kms des côtes

1500 milliards d?euros annuels : ce que représente l'?économie maritime mondiale. En France, son chiffre d?affaires est estimé à 70 milliards d?euros. Elle génère plus de 450 000 emplois directs.

5% environ seulement des océans ont été explorés de manière systématique.

Sur 1,8 million d?espèces décrites scientifiquement 13% appartiennent au milieu marin. 750 000 espèces marines resteraient à découvrir.

Les océans abritent la vie dans toutes les conditions y compris les plus extrêmes : à 1 m de fond comme à 6000 m, à 1° C comme à 100° C, à la lumière solaire comme dans l?obscurité totale. Les capacités des molécules marines font donc l?objet de recherches intensives.

L?exploitation des ressources minérales du fond des mers et de leur sous-sol a également commencé. Par exemple, les gisements offshores de pétrole représentent 20% des réserves mondiales

La France : 2e espace maritime mondial avec 11 millions de km2

[ Repères de gouvernance des océans ]

. Journée mondiale des océans le 8 juin

. Convention des Nations unies du Droit de la mer signée en 1982 à Montego Bay (30 ans de négociations, ratification par 165 pays) (a créé la Zone économique exclusive = frontières des Etats jusqu?à 200 milles nautiques des côtes)

. Convention des Nations unies sur la diversité biologique, 1992 : a fait progresser la prise en compte de la biodiversité, un objectif sur les aires marines protégées mais ne traite pas des ressources en haute mer

. Des Conventions thématiques ou régionales, comme Ospar

. Programme d?action mondial pour la protection du milieu marin contre la pollution due aux activités terrestres (programme de Washington), adopté en 1995 (contre les pollutions du milieu marin) ; Thèmes prioritaires 2012-2016 : nutriments, détritus, eaux usées

. Convention de Hong Kong : recyclage des navires : parlement a autorisé sa ratification par la France, à faire

. Convention de l?OIT relative au travail maritime : entre en vigueur en août 2013, ratifiée par la France en février 2013

. Directive cadre européenne stratégie pour le milieu marin, 2008 ; Objectif bon état écologique à 2020 ; transposition française : loi dite Grenelle 2

. Livre bleu des engagements du Grenelle de la mer, juillet 2009, 138 engagements

. A venir en France : stratégie nationale pour la mer et le littoral, 2014

Voir : 3 questions à Jean Pierre Thebaut, ambassadeur délégué à l'environnement

 

[  Quelques recommandations de gouvernance du CESE ]

. France : Renforcement du Secrétariat général à la mer par un Haut Commissaire, pérennité de l'institution, sous l'autorité directe du Premier ministre, développant une approche écosystémique, concertée et collaborative des enjeux maritimes, une stratégie maritime française "intégrée", une forte dimension interministérielle et internationale

. France : Réunion du Comité interministériel de la mer : annuelle

. Europe : améliorer la réflexion sur le lien "substantiel" trop peu défini, entre un navire et un Etat dont il arbore le pavillon. La relation avec l'Etat d'immatriculation devrait être fondée sur l'identification du véritable propriétaire

. Europe : créer un registre européen en prenant référence sur le pays le plus exigeant pour l'immatriculation des navires afin d'en faire un label de qualité

. International : Adoption d'un instrument juridique international de protection de la biodiversité en haute mer, au sein de l'Assemblée générale des Nations unies, au plus tard à l'automne 2014 ; l'ambition doit être au moins égale au Protocole APA de Nagoya, 2010

. International : Rendre l'Autorité internationale des Fonds marins responsable des ressources de la haute mer, notamment génétiques

. International : Définir une Convention-cadre de lutte contre les pollutions telluriques (issues de la Terre) dans le cadre de la Convention de la Mer

. International : Rendre la société civile actrice dans les instances internationales

. International : Renouveler et ouvrir la gouvernance de l'Organisation Maritime Internationale, pour renforcer l'approche écosystémique et concertée des enjeux

 

Appel pour la haute mer

Au-delà de l?horizon, là où ne règne plus aucun Etat, s?étend la Haute Mer. Cette large moitié de la planète nous est plus inconnue que la surface de la lune. Pourtant, nous ne vivrions pas sans elle. Elle nous nourrit, nous fournit la moitié de notre oxygène, équilibre notre climat, séquestre la majeure partie de nos émissions de gaz à effet de serre, permet la quasi-totalité des échanges de marchandises. Elle inspire nos poètes et fait rêver nos enfants. S?il appartenait à une seule nation, un tel trésor serait chéri. Mais la Haute Mer n?appartient à personne, elle doit être gérée dans l?intérêt général, comme un «bien commun de l?humanité ». 

Lire l'appel complet et le signer

 

 

 

photo : ocean©regis fialaire