Fragile

Un indicateur du vivant

Ils pèsent parfois quelques grammes nos oiseaux communs mais leur existence ou leur disparition pèse lourd et témoigne de l'état du vivant

Les oiseaux de notre environnement proche, utilisés comme indicateurs de la biodiversité, témoignent d'eux-mêmes mais aussi au-delà d'eux-mêmes des insectes existants, des végétaux et des ressources dont ils disposent.
Leurs populations évoluent en fonction de ceci, mais aussi de la survie de leurs habitats naturels, d'usages de pesticides, de nos choix d'aménagement du territoire, des évolutions climatiques, etc... L’intensification des pratiques agricoles et la régression des prairies naturelles ont entraîné le déclin de nombreux oiseaux nicheurs, particulièrement des passereaux. Les oiseaux sont, pour le vivant, [l'un des indicateurs] de la stratégie nationale de transition écologique.

Aggravations

La liste rouge nationale des oiseaux nicheurs, mise à jour après un premier état datant d'il y a 8 ans, montre une situation plus grave pour 48 des 284 espèces recensées sur le territoire métropolitain : un tiers des espèces est désormais menacé, contre un quart en 2008, et 92 espèces menacées. Le cas des passereaux est particulièrement inquiétant. 15 espèces seulement ont vu leur situation s'améliorer.

A l’image de l’Alouette des champs qui nidifie au sol et qui recherche sa nourriture en fouillant la terre, emblématique du déclin des oiseaux associés aux milieux agricoles, le nombre d’espèces classées “quasi menacées” a presque doublé en l’espace de huit ans. Le Chardonneret élégant, le Verdier d'Europe, le Serin cini dont les effectifs ont chuté sont désormais classés "vulnérable". Le bruant ortolan est classé "en danger".  la Linotte mélodieuse, le Bouvreuil pivoine, le Chardonneret élégant ou le Serin cini, présentent un déclin marqué de leur population

Les oiseaux nicheurs liés aux milieux humides sont également affectés par la dégradation de leurs habitats. C’est le cas du Blongios nain, un petit héron qui a vu ses effectifs réduits de moitié en l’espace de 12 ans et désormais "En danger", ou de la Bécassine des marais, dont la population nicheuse est aujourd’hui réduite à moins de 50 oiseaux et classée "En danger critique". Le Martin-pêcheur d’Europe, quant à lui, victime de l’artificialisation des berges et de la pollution de l’eau qui réduisent ses ressources alimentaires, est placé dans la catégorie "Vulnérable". Enfin, certaines espèces, telles que la Pie-grièche à poitrine rose, classée "En danger critique", ont vu leur déclin se poursuivre et se trouvent maintenant au bord de la disparition.

Progrès

Les actions de protection des zones humides ont amélioré la situation de plusieurs échassiers, comme le Crabier chevelu ou la Spatule blanche. Grâce au succès de son programme de réintroduction, le Vautour moine niche à nouveau dans les Grands Causses, après avoir disparu de France pendant près d’un siècle. Même s’il demeure classé "En danger", il voit progressivement sa situation s’améliorer. D’autres espèces, comme le Râle des genêts ou l’Aigle de Bonelli, font actuellement l’objet d’un plan national d’action pour tenter d’enrayer les menaces qui pèsent sur leurs populations, mais leur situation reste très précaire.

Consulter la liste rouge des espèces menacées en France établie par le Museum national d'histoire naturelle, l'UICN avec la LPO, Seof et ONCFS

Consulter les indicateurs de la Stratégie nationale de transition écologique 2015-2020

 

 

 

 

 

 

photo : rouge-gorge©aunomduvivant