Sur les éclats de l'été, de chacune de ses lumières, sur le souvenir des sensations de plein air, du soleil sur les épaules, sur le souvenir des vagabondages, partages, découvertes, changement d'idées ou d'horizons de l'été... vont tomber, comme la pluie les nouvelles dites de la rentrée : reportages inéluctables sur toutes les rentrées des classes, de province, de Paris, des professeurs, puis des élèves, du plus petit au plus grand, puis les rentrées de tous les syndicats, les chiffres du Covid, les controverses des chiffres du Covid, les controverses des vaccins, les chiffres du chômage et de la pauvreté, les puits sans fond des "trous" des retraites, de la sécurité sociale, de la dette, les nouvelles lois, et nouvelles mesures fiscales du projet de loi de finances, accompagnées de factures, d'avis d'imposition et de tout "ce qui change à partir de septembre", avalanches de statistiques, courbes, sondages, rappel des guerres petites et grandes qui se jouent, petites rivalités, jeux de rôles, postures et intérêts, mécontentement de tout le monde, sur chaque mesure projetée, annoncée, contestée ou même retirée, discours incantatoires, mystique récurrente de la solution par la croissance à laquelle nul n'échappe.
Oui, nous avons déjà fait tous les constats et toutes les analyses depuis plus de 40 ans, au minimum, sur les éléments structurants qui nous ont amenés à ce déluge de bonnes nouvelles. Nous connaissons les problèmes et leurs origines, nous savons le coût écologique et humain de la croissance selon les anciens modèles, nous savons qu'il nous faut changer de trajectoire et d'indicateurs. Etc... Nous devons dès maintenant organiser de profondes mutations pour lesquelles il nous faut dès maintenant "agir et dialoguer pour les générations actuelles et futures"...
En attendant, pour traverser "la rentrée" telle que décrite par les médias, chacun doit trouver des forces puisées au coeur de l'été, pour avoir envie d'ouvrir un journal...à la rentrée.
Anne-Marie Ducroux